les vagues
Je me vois parfois obnubilée par ce voyage et mon avenir professionnel, projets sans lesquels j'aurais du mal à ne pas craquer, et je souris. Ces envies ne sont-elles pas celles de tout le monde ? Les miennes ont un sens particulier, forcément (je ne m'avouerais jamais « comme tout le monde »). Mais je connaissais une personne qui n'a jamais ou très peu travaillé, qui n'a du prendre l'avion que sous la contrainte, pour qui les voyages c'était surtout amener un membre de sa famille quelque part, qui n'a jamais eu de chéquier, de carte de retrait, de carte bleue, de porte monnaie, de téléphone, de télé, de machine à laver, de permis de conduire, qui était connu ici pour être un auto-stoppeur sans complexe. Qui envoyait 2 ou 3 cartes d'anniversaire à la fois, pour être sûr. Qui disait « on n'emporte rien ».
Je ne sais pas comment font les autres. Je pense à lui et mon cur se serre quand je passe devant l'entrée de la quatre voie où je le déposais certains lundi matins, et quand je vois le panneau du village où il est enterré depuis 2 semaines, le village de mes grands parents. Je repense aux mots de mon père à l'église, et j'ai du mal à sortir de cette tristesse.
J'ai voulu offrir plus d' « attentions » cette année, car elle n'a épargné personne. Il manquera à Noël.